Je voulais mettre du piment dans mon existence. Beaucoup. Quitte à ce que ça m'arrache la gueule. Force est de constater que la dose est forte et qu'elle pique un peu les yeux.
Après 7h30 de vol, un retard d'une heure au décollage en raison de fortes turbulences entre la France et l'Angleterre, deux heures de queue à l'immigration canadienne, 45 minutes de navette pour se rendre en centre ville et six heures de décalage horaire, me voilà enfin à Montréal. Que tous ceux qui comme moi trouvent à la base l'accent québecois charmant, ou à défaut hilarant, avalent leur langue et s'étouffent avec. A l'échelle d'une ville, c'est insupportable! Je vis dans le quartier résidentiel et (trop?) calme de Rosemont. Ca sonne comme du Beverly Hills, mais c'est nettement plus froid. Quoique, selon les locaux, la température est presque estivale. Un petit -9 au garot, c'est à peine si l'on supporte le pull.
Je n'ai pas encore vu grand chose de la ville. Pour l'instant, je me débat avec le décalage horaire et les furieuses envies de roupiller sur les coups de 16 h (22h en France). Ma principale sortie de la journée a consisté à acheter un adaptateur pour les prises françaises et à découvrir le charme des malls de quartiers; immenses, déserts et surtout sans aucun rapport avec nos carroufs locaux. C'est tout juste si l'absence d'histoire culinaire du Québec et plus générament de l'Amérique du Nord ne se lit pas sur l'emballage des fromages décomposés.
Bon, vous l'aurez compris à la lecture de cette première note, je suis un peu coup de blues Nicolas. Je ne me sens pas encore chez moi. Ca va évoluer. La communauté de langue n'aide que peu dans le processus d'identification culturelle.
Ah, j'allais oublier. La presse locale n'échappe pas au phénomène Ségo-Sarko. Dans un long éditorial consacré à Naboléon, Christian Rioux du Devoir s'interroge avec pertinence sur l'opportunité du slogan du candidat UMP : "Tout est possible". Perso, je pense avoir la réponse.